JEAN PAUL RIOPELLE
Né en 1923 à Montreal (Canada). Mort en 2002 à l’Île aux Grues (Canada).
Jean Paul Riopelle est l’un des artistes canadiens les plus marquants du vingtième siècle. Attiré par la peinture dès son jeune âge, il s’inscrit au programme d’art de l’École du meuble de Montréal en 1943 où il rencontre le peintre Paul-Émile Borduas (1905-1960). Cette étape est déterminante dans la vie de Riopelle qui allait se joindre à l’important groupe d’artistes québécois, les Automatistes, et être l’un des signataires de l’illustre manifeste de 1948, Refus global. Riopelle s’établit plus tard à Paris où il devient le seul peintre canadien reconnu en Europe et dans le reste du monde. Stylistiquement lié à certains des plus importants courants de son temps, Riopelle déploie une œuvre riche et variée qui constitue son principal héritage, oscillant d’une manière complètement inédite entre abstraction et figuration.
Jean-Paul Riopelle fait un premier séjour en France en 1947 ; il s'installe à Paris où il s'impose assez rapidement. Il rencontre André Breton, signe le tract surréaliste « Rupture inaugurale », qui inspirera, en 1948, la rédaction du manifeste des automatistes canadiens « Refus global ». Il s'associe brièvement avec les surréalistes et expose avec le groupe en 1947. Riopelle aura finalement plus d'affinités avec « ceux » de l’abstraction lyrique. Sa première exposition personnelle a lieu à la Galerie du Dragon (Paris), en 1949. Cette même année, il participe à l’exposition « Véhémences confrontées » (avec Pollock, Rothko, Mathieu, Sam Francis, Tobey, Hans Hartung, etc.).
Au début des années 50, Pierre Loeb, galeriste réputé, achète la totalité de sa production. 1952-53, Jean-Paul Riopelle expose à Paris chez Pierre Loeb, Jacques Dubourg et Jean Fournier, et à New York, Galerie Pierre Matisse. Grâce à son amitié avec l'historien d'art Georges Duthuit, il fait connaissance avec tout ce qui compte à Paris en peinture (Sam Francis, Mathieu, Nicolas de Staël, etc.) et, parfois aussi, en littérature (Artaud, Beckett ou Aimé Césaire). Il est alors considéré comme l'un des peintres les plus importants de l'École de Paris.
Avec les années 60, Riopelle diversifie ses moyens d'expression, touchant autant l'encre sur papier, l'aquarelle, la lithographie, le collage que l'huile. C’est au milieu des années 60 que l’artiste commence sa collaboration avec la Galerie Maeght ; il va désormais y exposer régulièrement. Sa carrière internationale prend une nouvelle dimension. D’importantes rétrospectives de son oeuvre sont organisées dans le monde entier. Il reçoit le prix Paul-Émile Borduas en 1981.
Riopelle quitte la France en 1989. En 1992, en hommage à la peintre américaine Joan Mitchell qui vient de mourir et qui fut sa compagne pendant 25 ans, il exécute une dernière oeuvre de très grande ampleur, « Hommage à Rosa Luxemburg ». On doit considérer Riopelle comme un géant de l’histoire de l’art de la seconde moitié du XX° siècle ; ses oeuvres figurent dans les collections de pratiquement tous les grands musées du monde.